Non mais c'est quoi là? Avez-vous vu? À Québec, un jeune gai a été battu par quatre "skins" dimanche soir passé. L'article du JDQ est ici.
Je pensais pas que ça pouvait exister encore aujourd'hui. Ben... je suis pas naïf tout de même... je sais que des gais se font tabasser, écoeurer, taxer... c'Est pas admissible... mais de façon tout aussi gratuite c'est encore bien pire.
Ça fait peur je trouve. Dire que j'ai passé là, à la Place d'Youville, des centaines de fois à des heures tout aussi tardives sans jamais me dire que ça pourrait arriver là, ici... "y'a trop de monde qui passe... ça se peut pas, je suis pas dans une ruelle dans Saint-sauveur" que je me disais.
Pourtant j'ai déjà passé proche moi aussi d'être dans la même situation. Je crois pas vous l'avoir déjà raconté.
C'était en mars 2006 je crois, je revenais de "veiller" au Drague et je marchais nonchalament vers Limoilou comme d'habitude avec un ami. Bien évidemment, je dois passer par la basse-ville... et ayant foi en la sécurité absolue de la ville de Québec, je passe toutes les fois par la rue DuPont... devant l'ancien mail et quelques tavernes douteuses fréquentée par des gens peu fréquentables.
Passant justement devant le mail, deux gars nous arrêtent et nous demandent avec une classe certaine :
"Vous êtes-tu fifs vous autres?"
Moi ami qui, Dieu merci, est intervenant social, de lui répondre :
- Quelle importance ça a?
- J'aime pas les fifs, pis j'ai toujours envie de leur crisser une volée.
Moi j'étais complêtement muet, frigorifié, la main sur mon cellulaire déjà prêt à appeller la police.
Moi ami poursuit :
- Et est-ce qu'on peut savoir pourquoi au juste t'aime pas les fifs?
- Parce qu'ils m'énarvent, je suis pas capable.
- Tu crois pas que c'est pas une bonne raison? Tu veux-tu une cigarette?
Voilà, la paix a été achetée avec une cigarette offert au gars et à son ami. On s'allume nous aussi pour faire "copain-copain".
La gars ajoute : "En tout cas vous autres vous êtes pas pareil, vous m'avez regardé dans les yeux pis vous m'avez donné une cigarette, bonne soirée"
Ouff ! Échappé belle comme on dit ! Nous avons poursuivis notre chemin, abasourdis, mi-traumatisés, mi-rieurs face à la situation.
Y serions-nous passé nous aussi si ce n'avait été de mon ami qui a pris la situation en main avec calme ? Peut-être.
Chose certaine, ça fait peur. Moi qui a toujours cru qu'ici au Québec, il se passait jamais rien. Que l'homophobie agressive était une chose qui se passait juste aux États-Unis. Ça l'air que non !
Des histoires comme ça ça me donne le goût encore plus de continuer à m'impliquer dans des organismes qui font la lutte à l'homophobie... pas vous ?
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3 commentaires:
Chose certaine, ça fait peur. Moi qui a toujours cru qu'ici au Québec, il se passait jamais rien. Que l'homophobie agressive était une chose qui se passait juste aux États-Unis. Ça l'air que non !
Malheureusement non, l'homophobie demeure, au Québec, un sentiment profond, plus qu'on ne veut l'admettre je crois... L'État interdit de le dire à voix haute, mais ne peut interdire aux gens de penser ce qu'ils veulent des gays, des femmes, des noires et des handicapés, entre autres. Ça fait BCBG d'accepter les gays, mais ce n'est pas toujours honnête...
Faut que ça arrive a côté de chez nous pour qu'on réalise que ça existe pas juste en théorie.
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J'ai eu peur moi aussi. Je suis passé sur place d'Youville environ 15 minutes avant ce gars, je revenais de travailler. 15 minutes qui ont fait que ça aurait pu être moi.
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Ouais, ya plein d'monde sur place d'Youville. Dimanche soir c'était pas vide, ils défaisaient les stands du Grand Rire Bleu. Sauf que les gars, à 4, ont eu besoin de 30 secondes pour lui fracturer la machoire...
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On parle pas de ces choses là à Québec mais l'an passé mon ex a été attaqué et un garçon de 15 ans à été battu à mort parce qu'il a été présumé gay...
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...C'était juste un p'tit emo pas trop viril...Avec la même blonde depuis 1 an et demi.
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On espère tous qu'ils vont nous débarasser d'eux, seule véritable racaille dangeureuse des rues de la Vieille Capitale.
Intense cette histoire.
Mais faut pas généraliser non plus. C'était peut-être juste un gars - gai ou hétéro- au mauvais endroit au mauvais moment. Si les médias on découvert en plus que le mec était gai, alors là, "Québec, ville homophobe!" C'est bien plus punchant comme titre et ça fait vendre.
Pour ma part, je trouve les Québécois extrêmement ouvert d'esprit sur cette question, même en région.
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