mardi 8 janvier 2008

Je me sens comme Amélie Poulain

Comme vous le savez certainement, puisque que je le dis tout le temps, je déménage bientôt. Qui dit déménagement, dit faire des trouvailles dans ses fonds de garde-robe.

Voilà qu’habituellement on redécouvre de ses propres trucs : photos, cossins, lettres etc… Mais hier soir j’ai retrouvé dans le fin fond de la dernière tablette du haut relativement inaccessible d’un garde-robe, un carton européen de cigarettes Malboro qui contient lettres, cartes postales et photos d’un ancien locataire du logement. Je sais que ce ne sont pas les locataires précédents, mais bien celui d’avant, donc l’avant-dernier. Je le sais car je reçois encore à l’occasion des pubs qui lui sont adressées et les lettres en question portent son nom. Donc vous imaginez que la boîte était bien cachée ? Il est parti, ne l’a pas vue, les locataires précédents ont emménagé puis repartis, ne l’ont pas vue, j’ai emménagé, ne l’ai pas vue… et maintenant je la trouve. Pourquoi l’avoir cachée si loin ?

Vous savez bien, je n’ai pu résister à la tentation de tout lire. Je suis une vraie belette.

Le contenu des lettres et cartes postales me laissa un peu perplexe. Vous l’avez deviné, il s’agit bien sûr d’histoires d’amour impossibles et rocambolesques. Si j’ai bien compris l’histoire… la voici : Personnages : Ancien locataire et Latino perdu. (Oui, oui, il s’agit de deux gars… faut croire que mon appart attire les gais !) Il semblerait que Ancien locataire et Latino perdu se soient rencontrés ici à Montréal. Bien évidemment ils s’éprirent l’un de l’autre tels deux lapins au printemps. Mais voici que vraisemblablement Latino perdu dû partir vers son pays d’origine. Ancien locataire, le cœur brisé, lui envoie maintes et maintes cartes postales de Montréal en été, de Montréal en hiver, de Montréal à noël, de Toronto, d’Ottawa. Dans chacune d’elles il prend soin de dire à Latino perdu à quel point il s’ennuie et à quel point il a hâte de le revoir… et de lui parler sur MSN ce soir. (On est au 21e siècle quand même!)

Pourquoi ces cartes postales destinées à Latino perdu sont-elles revenues à Montréal ? J’y arrive. Dans la boîte se trouvait également une lettre de Latino perdu adressée à Ancien locataire. Il s’est écoulé un certain temps entre toutes ces cartes postales et cette lettre, environ un an. (Selon les dates!) Latino perdu se désole de ce qui est arrivé, affirme qu’ils doivent passer à autre chose, qu’il a maintenant une nouvelle vie, qu’il sait que Ancien locataire a une nouvelle vie. Il dit qu’il gardera toujours de bons souvenirs. Il s’excuse que les démarches de Ancien locataire pour le faire résident permanent du Canada n’aient pas fonctionnées. Il lui dit qu’il lui retourne ses photos, ses cartes postales et ses livrets de CD. Le contenu de la boîte quoi ! (Il y a, en effet, une bonne quinzaine de livret de CD… le truc avec les paroles pis des photos là ! Mais pas de CD, ni de boîtier. Y’a au moins 3 albums de Madonna, Shakira, du dance, etc… ) Il y a aussi une copie d’un chèque visé de 975 $ adressé au ministère de l’immigration… Wow, je crois que Ancien locataire souhaitait réellement que Latino perdu revienne !

J’adore ce genre de trouvailles. Comme une histoire qui traverse le temps. Quatre ans plus tard, l’inconnu que je suis trouve ça et s’émeut de ce que deux personnes ont vécu. Ça m’intrigue également de connaître toute l’histoire. Si Ancien locataire a caché la boîte si loin, serait-ce parce qu’il voulait oublier cette histoire ? A-t-il volontairement laissé la boîte là pour s’en débarrasser ou son inconscient a tâché de la lui faire oublier par protection psychologique ? Parce que cette histoire lui fait trop mal ? Ou encore, peut-être Ancien locataire a caché la boîte car il voulait camoufler l’histoire à une personne avec qui il habitait (Une nouvelle relation peut-être ?) Et son déménagement fut l’occasion parfaite de s’en débarrasser sans que ça ne paraisse ? Que de suppositions !

Alors je me sens présentement comme Amélie Poulain quand elle trouve une boîte métallique, appartenant à un ancien locataire, cachée dans un mur. Me donnerai-je comme défi de retrouver cet Ancien locataire et de lui restituer son bien ?

Puisque la vraie vie est plus souvent qu’autrement moins ludique que le cinéma, je l’ai déjà retrouvé grâce à Facebook. (Je connais son nom et j’ai vu plusieurs photos!) Maudit 21e siècle quand tu nous tiens !

Que fais-je ? Est-ce que je le contacte en lui racontant toute l’histoire ? Et si jamais il cherchait justement à ne plus entendre parler de cette histoire, serai-je l’incarnation fantomatique de son malheur qui le poursuit ? Peut-être, au contraire, cela lui décrochera un sourire et il s’étonnera avec moi de ces situations étranges, mais si belles de la vie ?

8 commentaires:

Virginie a dit...

Wow! C'est une super belle histoire! Je me dis qu'il y a une raison pour tout et qu'il n'y a jamais vraiment de hasard... Tu n'as rien à perdre en plus (r'garde l'autre Amélie qui parle!!)

Nitram a dit...

Tu devrais tellement le contacter. Tellement tellement. Wow, je t'envie.

Doparano a dit...

Tu dois lui dire que tu possèdes un de ses trésors, que tu habites à telle adresse et que tu peux lui restituer son bien si il le désires... Qui sait ce que l'avenir vous réserve... sinon, j'ai un ami gai qui se cherche un chum.

Maphto a dit...

Je te déconseille fortement de contacter le propriétaire des lettres. D'expérience, je sais qu'il ne faut jamais se mêler des histoires amoureuses d'autres personnes (surtout quand ce sont des gais) pour éviter les problèmes. Si tu ne sais pas quoi faire de ces lettres, jette-les simplement dans la poubelle la plus proche. Problème réglé.

Nitram a dit...

Maphto, t'es vraiment plate! Ou est ton coeur d'enfant?

Stéphane a dit...

Maphto : Tout sauf ça ! La vie amène si peu souvent de ce genre de situations !
De toute façon je l'ai déjà contacté... La suite bientôt !

Maphto a dit...

Ahhh, idéalistes... ! :P

Anonyme a dit...

Les cartons de cigarettes sont peut-être les ancêtres des blogues. Je pense comme virge. S'il a prit soin de placer tout ça dans une boîte cachée, c'est que ça a pour lui, la valeur d'un trésor.